Les changements climatiques : des effets importants sur les zones côtières du Sénégal

Depuis
la conférence de Paris sur le climat (COP21) en décembre 2015, 195 pays
ont adopté leur premier accord juridiquement contraignant sur le climat. Les
leaders du monde se sont engagés à limiter le réchauffement climatique pour le
contenir dans une fourchette se situant entre 1,5 et 2 ° C. Au niveau des côtes
du Sénégal, les conséquences du changement climatique sont déjà tangibles. Les
littoraux de la presqu'île du Cap-Vert, de la Petite Côte, du Sine Saloum, de
la Casamance, de Saint-Louis et de plusieurs autres parties du Sénégal subissent
de graves pertes de terres en raison d'une érosion qui s'intensifie de jour en
jour. En plus d'engloutir les plages et les maisons des populations riveraines,
cette situation représente un impact majeur sur le tourisme et l'économie
sénégalaise, une situation que je trouve intéressant d'explorer dans cet
article.
Au niveau des côtes du Sénégal, les conséquences du changement climatique sont déjà tangibles. Les littoraux de la presqu'île du Cap-Vert, de la Petite Côte, du Sine Saloum, de la Casamance, de Saint-Louis et de plusieurs autres parties du Sénégal subissent de graves pertes de terres en raison d'une érosion qui s'intensifie de jour en jour.
Des littoraux et des maisons englouties
Partout où l'on se situe au Sénégal, la hausse du niveau de la mer affecte les communautés, les hôtels et des cimetières du pays. Dans certaines localités comme Rufisque ou Mbao, une partie importante du littoral est déjà engloutie par la mer. Au courant de ces dernières années, plusieurs maisons riveraines ont été inondées ou englouties par l'eau de mer. Cette tendance des eaux à avancer dans le continent s'accompagne souvent de certaines ondes de tempête qui renforcent leur marge de progression.
Selon le Rapport sur l'état de l'environnement au Sénégal, publié par le Ministère de l'environnement et le Centre de suivi écologique (CSE), à l'horizon 2030, plus de la moitié de la ville de Saint-Louis sera inondée par les crues courantes. Et toujours selon cette même étude, 80% de la ville de Saint-Louis sera inondée à l'horizon 2080. De manière générale, à cet horizon, ce sont les trois quarts des côtes sénégalaises qui seront seront confrontées à un « risque élevé d'érosion » en raison de l'élévation du niveau de la mer.
En raison de cette montée de niveau de la mer, le même phénomène d'érosion touche également la Petite Côte sénégalaise qui abrite de nombreuses stations touristiques. Longtemps considéré comme un secteur important de l'économie du pays, les revenus issus du récréotourisme risquent de subir des impacts importants si des mesures ambitieuses de sauvegarde de la zone côtières ne sont pas mises en place.
Des impacts sur les populations et sur l'économie
Au Sénégal, l'une des manifestations visibles des changements climatiques est l'accroissement de l'érosion côtière qui rend plusieurs établissements humains vulnérables. Les sites côtiers sont confrontés à de fortes intrusions marines sous forme d'inondation et de raz de marée. Sur le plan socioéconomique, au-delà des activités de pêche, la zone côtière est le lieu où beaucoup d'autres activités s'exercent (commercialisation, transformation, activités balnéaires, etc.) Ainsi, les mesures d'aménagement appropriées du littoral auront une vocation à maintenir l'activité économique dans les zones touchées. Une étude menée par la Banque Mondiale menée en 2013 estime à environ 1 550 milliards de FCFA (coût total actualisé jusqu'en 2080) la somme des principaux risques naturels affectant le littoral sénégalais (érosion côtière, submersion marine, inondation fluviale).
Conclusion
La question des
changements climatiques, au regard de son impact majeur sur l'environnement et
l'économie des zones côtières, mérite une grande attention dans les politiques
publiques du Sénégal. Dans une logique d'aménagement stratégique et intégré des
zones côtières, des initiatives volontaristes de valorisation du territoire devraient voir le
jour pour donner des vocations spécifiques à plusieurs zones côtières du pays, dans le but de les protéger. Ainsi,
la gestion intégrée des zones côtières devra être incluse à une stratégie globale
de durabilité dont la finalité sera de mieux appréhender les moyens de lutte
aux changements climatiques ainsi que les mesures d'adaptation.